La musicothérapie permet la diminution de la douleur, de l'anxiété, des troubles du sommeil et du comportement. Par son action sur le système nerveux, elle est bénéfique pour différentes pathologies et en particulier pour les douleurs rhumatismales comme la fibromyalgie.
Etude de la Revue de la Fédération Française de rhumatologie
En savoir plus sur la musicothérapie
La culture taoïste qui imprègne la culture chinoise depuis des millénaires est basée sur le Yang Sheng, qui signifie "nourrir la vie" et dont le principe repose sur l'harmonisation du corps et de l'esprit. Le Yang Sheng est une discipline visant à entretenir la santé en tenant compte de l'environnement et de la nature (saison, météo, lieux...) et englobe différents domaines: la pratique corporelle, la pratique spirituelle, l'alimentation, les massages, le sommeil, la gestion des émotions...
La pratique corporelle met l'accent sur la qualité de l'esprit comme étant le fondement de la pratique et agit directement sur le corps, c'est pourquoi certains l'appelaient Shen Gong, "travail de l'esprit". A l'origine, on le pratiquait dans les familles: chaque famille avait sa propre forme. Depuis la fin des années 40, cette pratique corporelle se dénomme Qi Gong, "travail de l'énergie". Suite à la révolution culturelle (1966-1976), le Qi Gong a fait l'objet d'une structuration avec des Qi Gong dits officiels basés sur les Qi Gong traditionnels dont les Qi Gong regroupés sous la dénomination de Health Qi Gong pour lesquels ont été créées des musiques officielles alors que d'autres Qi Gong ont été interdits en Chine pour des raisons politiques (comme le Falun Gong depuis les années 90).
Le Qi Gong est devenu une pratique collective où les chinois se retrouvent dans les parcs.
Il existe de nombreuses formes de Qi Gong aussi bien traditionnels comme le Jeu des 5 animaux, que contemporaines (Me KE Wen, Mme LIU Ya Fei....).
On parle également de Qi Gong médical afin de soigner des maladies (comme les Qi Gong pratiqués dans les hôpitaux en Chine). Le terme "médical" est utilisé selon différentes définitions: il peut à la fois définir la pratique du Qi Gong où le patient pratique les exercices prescrits par le thérapeute de Qi Gong mais également les pratiques de soin dispensés par les thérapeutes de Qi Gong sur un patient par projection du Qi. Ces dernières pratiques sont moins courantes et nécessitent des formations spécifiques.
De nombreuses études mettent en évidence les effets bénéfiques du Qi Gong et du Taichi sur la santé.
Une publication de 2022 (parue en anglais parue dans la revue scientifique Biomédical) recense plusieurs études sur les effets du Qi Gong et du Taichi pour traiter des maladies sévères : lombalgie, cancers, troubles cognitifs, anxiété, fatigue, dépression, maladie de Parkinson, force musculaire, problèmes posturaux.
Les résultats publiés montrent :
-lombalgie: l'étude portait sur les effets du Health Qi Gong sur l’amélioration de la santé mentale et des maladies du col de l’utérus et du disque lombaire chez des jeunes sédentaires et d’âge moyen. L'étude met en avant une amélioration de la masse musculaire squelettique, amélioration de la mobilité des vertèbres cervicales, nette amélioration des troubles obessionnels/compulsifs, de la somatisation, de la sensibilité interpersonnelle, de l'hostilité, de la dépression et de l'anxiété, de la paranoïa et du score SCL-90 (score conçu pour évaluer la détresse psychologique et le profil psychopathologique à partir de 9 échelles symptomatiques).
-cancer: diminution de la fatigue, amélioration du sommeil, meilleure qualité de vie, amélioration de la respiration.
Pour les personnes ayant eu un cancer du sein et continuant à avoir des douleurs post-chirurgie, l'étude montre une forte diminution des douleurs et amélioration de l'axe vertical de la colonne vertébrale .
-troubles cognitifs: l'étude prend en compte des survivantes du cancer du sein et montre une amélioration au niveau des troubles cognitifs et de la qualité de vie par la pratique du Qi Gong et du Taichi.
-dépression et anxiété: l'étude prend en compte des adolescents et démontrer une réduction de l'anxiété et de la dépression et du niveau de cortisol.
-fatigue: pour des patients atteints de cancer avec fatigue chronique, les exercices de Qi Gong diminue la fatigue.
-force musculaire et posture: pour des femme post-ménaupause, le programme de Qi Gong a amélioré la force musculaire, la vitesse de déplacement et le contrôle postural.
-maladie de Parkinson: le groupe expérimental ayant pratiqué le Qi Gong avait augmenté de façon significative la durée du test d’équilibre à une jambe. Le temps de l’essai TUG a été considérablement réduit (TUG: est un test de rendement physique général utilisé pour évaluer la mobilité, l’équilibre et le rendement locomoteur chez les personnes âgées avec des troubles d’équilibre). Leur amplitude de mouvement et leur démarche articulaires se sont améliorées de façon significative.
Détails de l'étude: https://biomedres.us/fulltexts/BJSTR.MS.ID.006852.php
Le Qi Gong est recommandé par les professionnels de la santé pour soulager les troubles de la fibromyalgie notamment pour diminuer la douleur, améliorer le sommeil, renforcer l'énergie vitale et donc diminuer la fatigue, améliorer la mémoire, l'attention et la concentration, diminuer le stress.
Les effets bénéfiques du Qi Gong se font sentir par une pratique régulière et pour que les effets bénéfiques s'installent sur le long terme, une pratique personnelle journalière est nécessaire. Il est important de pouvoir aménager des petits moments de pratiques quotidiens et alterner tout au long de la journée suivant son emploi du temps les automassages, les mouvements lents et les postures statiques.
Considérée par les rhumatologues suisses comme un rhumatisme généralisé des parties molles, l'OMS considère la fibromyalgie depuis 2022 comme appartenant au groupe des syndromes douloureux chroniques primaires.
Les origines de cette maladie ne sont pas démontrées mais la recherche scientifique s'oriente pour une origine liée au stress et à la douleur.
La fibryomalgie est caractérisée par de multiples symptômes:
-douleurs chroniques étendues
-troubles du sommeil
-fatigue chronique
-troubles cognitifs dont des troubles de la concentration
En savoir plus sur la fibromyalgie: Ligue suisse contre le rhumatisme
Lien vers l'Association Suisse des Fibromyalgiques
En savoir plus sur la fibromyalgie, lien vers la vidéo de l'Association FibromyalgieSOS
26 avril 2025 de 9h30 à 12h30 à Chêne-Bourg. Détails ici.
Le langage verbal est une caractéristique propre de l'être humain et permet de communiquer avec les autres au moyen de symboles, c'est-à-dire d’utiliser des représentations abstraites pour évoquer des objets, exprimer des idées, des émotions, des désirs, des actions. Pour développer son langage, l’enfant traverse différents étapes liées à sa maturation physiologique et émotionnelle.
Les troubles du langage (1) chez l’enfant regroupent des difficultés qui atteignent l'action de parler mais aussi la réception du message linguistique (compréhension). Ces derniers sont divers (retards de langage, dysphasie, troubles DYS (2), troubles de l’articulation, bégaiement, mutismes) et peuvent aussi être associés aux troubles neuro-développementaux (notamment pour les déficits de l'attention, l’hyperactivité, les troubles du spectre autistique). La parole troublée révèle des obstacles que l’enfant n’arrive pas à dépasser sans aide thérapeutique. Ces troubles sont à différencier des difficultés du langage, qui elles, sont vécues par tous les enfants apprenant le langage. L'accès au langage normal se fait par des essais : les erreurs passagères sont le fruit du travail d'assimilation de l'enfant et n'ont donc rien de pathologiques.
Dès la naissance, la musique et le langage -et plus exactement la parole- sont traités par le cerveau comme des structures sonores : une combinaison de sons forment un discours (musical ou vocal) dont les vibrations sont captées par le conduit auditif et transformées en signaux électriques. Le son est caractérisé par une fréquence (hauteur), un rythme (durée du son), une intensité (dynamique sonore) et un timbre (empreinte sonore). Ces paramètres se retrouvent dans le langage au niveau de la prosodie verbale qui du point de vue phonétique est la modulation mélodique et rythmique permettant de donner du sens à ce qui est dit : celle-ci s’apparente au phrasé musical.
Plusieurs études scientifiques récentes (Patel ; Kraus et Chandrasekaran ; Schlaug…) (3) montrent que la musique et le langage partagent des zones cérébrales en particulier dans l’aire de Broca dédiée à la production et à la compréhension du langage où se fait la localisation des sons (langagiers ou sonores). L’aire de Wernicke est le siège de la réception du langage ainsi que de la catégorisation des sons : c’est la zone où le cerveau trie les sons qu’ils soient parlés ou autres. Les zones liées à la motricité sont également activées lors d’écoutes musicales ou verbales ainsi qu’en pratiquant la musique. Ces études relèvent que la pratique de la musique permet d'améliorer la parole par les voies auditives sous-corticales et corticales et par le système moteur notamment en améliorant la perception temporelle (aspect rythmique) et la perception des hauteurs.
La musicothérapie fait partie des médiations thérapeutiques. Ces dernières sont des thérapies qui permettent à des patients de s’exprimer avec pour support un média (art plastique, musique, théâtre, animal...). La musicothérapie a la particularité d'utiliser comme médiation thérapeutique la musique en tant qu'objet sonore. Elle est caractérisée par la musicothérapie dite réceptive, où le patient écoute des musiques et la musicothérapie dite active, où le patient joue avec des instruments ou chante. Cette thérapie permet au patient de communiquer, d'exprimer des affects à travers le jeu sonore, instrumental et gestuel. Dans le contexte des troubles du langage, cette communication avec le musicothérapeute permet à l’enfant de s’exprimer avec des sons et donc autrement qu’avec des mots qu’il ne peut pas dire ou a du mal à dire. Le patient-auditeur est aussi amené par le chant ou par le jeu instrumental à imiter la hauteur de ce qu'il entend, ce qui permet d'activer les deux hémisphères du cerveau (production et perception du son).
Dans la thérapie du langage, les étapes non dépassées du développement du langage se rejouent et se réinscrivent à travers le jeu dans la relation non verbale avec le musicothérapeute. La musicothérapie favorise l’émergence de la voix et de la parole.
(1) Nous envisageons ici les troubles du langage qui sont non organiques, c’est-à-dire non liés à un défaut physiologique de l'appareil récepteur (le système auditif) et/ou émetteur (la sphère laryngée et buccale) ou dans le cas de maladie.
(2) Les troubles DYS sont les troubles du langage écrit : la dyslexie (troubles de lecture), la dysorthographie (trouble d'écriture), la dyscalculie (trouble de l'acquisition de la fonction mathématique et du raisonnement logique), dysgraphie (trouble psychomoteur du geste de l'écriture, du dessin).
(3) Voir les études dans les ouvrages :
S.Pinto et M.Sato, Traité de neurolinguistique, Louvain-La-Neuve, De Boeck Supérieur, 2016
H.Platel et C.Thomas-Anterion, Neuropsychologie et art, Louvain-La-Neuve, De Boeck Supérieur, 2014